Le philosophe Alain l’avait bien senti : si « le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté (in "Propos sur le bonheur", Folio Gallimard, 1985) ». Autrement dit, si les émotions négatives et le regard noir sur l’avenir semblent quasi spontanés, l’optimisme est souvent le fruit d’un travail sur soi.
Thérapies cognitives et techniques de développement personnel nous encouragent en ce sens : « Je ne suis pas maître du monde, mais je suis du moins maître de la représentation que j’en ai », résume Michel Lacroix (in "Le Développement personnel", Flammarion, 2004), philosophe, à propos de ces reprogrammations mentales inventées dans les années 1970.
Nous avons sélectionné quelques exercices issus de la littérature de self-help (terme anglais pour "développement personnel") et nous avons imaginé la journée type d’une apprentie optimiste. Une pure fiction, évidemment. Car, pour intégrer de telles façons de penser, il faut du temps, du courage aussi. Mais on peut toujours rêver…
7 heures
Premières minutes d’éveil
Vous êtes submergé par des sentiments embrouillés. Le réveil est, pour les neurophysiologistes spécialistes du sommeil, un moment de grande "perméabilité". La considération bienveillante que l’on s’accorde en se réveillant est donc essentielle. Plutôt que d’énumérer les contraintes qui vous attendent, concentrez-vous sur l’événement le plus attrayant du jour (déjeuner avec un(e) ami(e), cours de chant…). Attardez-vous dans votre lit pour goûter les sentiments agréables que l’évocation de ce moment fait naître en vous. Vous commencerez ainsi la journée dans un état d’esprit positif.
D’après Claude de Milleville, auteur de 10 Commandements pour être heureux (Solar, 2004).
10 heures
Au bureau
C’est l’heure d’affronter les situations délicates. Pour dépasser l’anxiété, la technique de visualisation positive invite à se représenter la scène avant qu’elle n’ait lieu. Isolez-vous et fermez les yeux. Sur votre "écran mental", imaginez la scène de la pire façon possible. Visualisez-la dans un petit cadre bleu foncé, avec un maximum de détails. Pleurez-vous ? Etes-vous en colère ? Se représenter ce déroulement négatif permet de recentrer son angoisse diffuse. Ensuite, prononcez distinctement cette phrase : « Ce n’est pas ça que je veux ! » Cela clarifiera votre désir. Puis effacez l’image, le cadre. Après un temps de repos, visualisez la scène, de façon positive cette fois. Imaginez qu’elle se déroule idéalement, dans un très grand cadre blanc et brillant. A voix haute, affirmez : « Ça va se passer comme ça ! » Cette technique permet d’inscrire nos désirs de façon plus profonde en nous.
Normality is a paved road: it's comfortable to walk, but no flowers grow on it.